pas qu'une fleur
Aujourd'hui, par un concours de circonstances dès plus indépendant de ma volonté, je suis restée chez moi. Pas de chance, le temps est maussade, si gris, si pluvieux, si froid. On se croirait en automne...
Comme souvent, quand c'est pas trop clair dans ma tête, je fais du ménage, comme si cette activité m'aidait à m'éclaircir les idées. Mais j'avoue, aujourd'hui ça n'a pas fonctionné, mon coeur est aussi gris, aussi triste et lourd que le temps.
Dans les films, généralement, il y a toujours un happy end, qu'importe que la situation soit désespérée, les héros souffrent mille morts, tout est exacerbé, semble perdu mais à la fin résonne la douce mélodie du bonheur. Dans les films, oui. Dans la vie il en va autrement.
Longtemps, j'ai vécu de mes idéaux, j'y croyais si fort, je croyais que tout était possible, qu'il suffisait de vouloir... je croyais en l'humain, je croyais en la bonté... je croyais tant de choses. Je croyais en l'amour, je pensais qu'il suffisait d'aimer, mais j'ai croisé tant et tant d'êtres qui ne pensaient qu'à abuser, à détruire, manipuler, contrôler.
Je ne comprends pas le monde dans lequel je vis, je ne comprends pas la méchanceté gratuite, l'indifférence, l'égoïsme, la course aux avoirs, l'ironie bête et méchante, enfin si je comprends, je l'identifie mais ne la reconnais, ne l'avalise pas. Alors des jours comme aujourd'hui, une toute petite fleur, si blanche et si modeste fleurit dans ma tête, et je puise au plus profond de mon être ces senteurs de champs de blé, je revois la fine poussière de chaleur, les papillons, les visages de mon grand père, sa sempiternelle cigarette au coin de la lèvre, sa casquette été comme hiver, son sourire si doux, et toi ma nenene toute d'amour...
Il y a des jours sans les souvenirs d'un temps passé, sans leur ancrage tendres et doux on se dit … qu'on ne survivrait pas.